« Charles Payan peint, sculpte, filme, assemble, installe, façonne le sable et la vidéo. Ses créations occupent une zone frontière. Si ses techniques font écho aux courants qui traversent l’art contemporain, ses pratiques restent à l’écart. Ainsi les rapprochements, souvent évoqués, avec l’Arte Povera ou le Land Art sont-ils immédiatement réfutés par un tableau ou une installation dont la subtile complexité fait naitre un univers inédit. Son œuvre se construit dans un jeu d’équilibre-déséquilibre articulant matérialité des objets et la temporalité des images, réalité et virtualité. »
Lary Stolosh (https://lary-stolosh.fr/charles-payan/)
« Créer pour Charles Payan n’est pas thématiser, c’est former une matière dont la structure échappe, est en devenir incessant. Ses oeuvres n’ont rien à prouver qu’elles-mêmes. Le centre de la création reste sa » matière » elle-même : le reste n’est qu’anecdote. […] Payan s’éprouve et éprouve le monde à l’épreuve d’une oeuvre et d’une langue qui se découvre en avançant. Il propose une autre manière de voir, de sentir nos états de victime et peut-être de toucher cet arpent de vérité et de liberté qu’on a oublié de réclamer. Cela ne veut pas dire que nous allons changer, que le monde va changer. Mais soudain quelque chose bouge. »
Jean-Paul Gavard-Perret, Région humaine, Le Bo, Installations et vidéo de Charles Payan, Turbulences vidéo, janvier 2011, n°70 pp. 83-86.
« Charles Payan est un plasticien qui, en utilisant les matériaux les plus divers, crée des œuvres qui campent aux frontières de l'équilibre. Elles traduisent un sentiment d'inquiétude qui place le spectateur lui-même dans un état d’intranquillité interrogative. Cette inquiétude transparaît le plus souvent dans la fragilité paradoxale d'éléments lourds et massifs placés en lévitation simulée ou en équilibre apparemment instable mais toujours maîtrisé. Les œuvres, empreintes d'austérité, silence, interrogation, dégagent une force contenue mais indéniable. Elles se déclinent presque toujours en un rythme binaire, où des parties issues d'une fracture sont pourtant sémantiquement indissociables. Cette dualité est rassurante. Elle est là comme une réponse à tous les doutes. Ce travail qui relève à la fois de l'Art Concret et de l'Art Conceptuel, réussit à exprimer l'indicible. Il révèle un artiste-chercheur profond et intègre : Charles Payan, un sculpteur de l'inquiétude. »
Jean-Louis Soler (peintre, Prof. ENSIMAG)