« L'antenne de l'ENSIMAG-INPG de Montbonnot abrite la filière imagerie virtuelle de l’École et un laboratoire de calcul parallèle où s'inventent les modèles pour les puissances de calcul de demain. Dans un tel cadre où règne la fébrilité de l'action scientifique, où l'alliance de l'esprit et de la puissance informatique permet la création d’œuvres artificielles, il était nécessaire qu'une œuvre réelle apporte une beauté sensible et palpable, une harmonie reposante bien que puissante. C'est le pari qu'a su tenir Charles Payan avec "Equilibre scalène" dont les lignes et la lumière équilibrent l'énergie du lieu. » Roger Mohr (Directeur de l'ENSIMAG)
Comme pour toute œuvre artistique, plusieurs lectures de ce travail sont possibles. On peut y voir, à un premier niveau, une interaction de forces comme la pesanteur : deux masses en équilibre instable apparaissent comme flottant dans l’espace. Face à face, elles s’attirent ou se repoussent. Une deuxième lecture permet de rattacher cette structure aux autres travaux de Charles Payan qui présentent le plus souvent une confrontation entre matière et image, proposant ainsi une réflexion sur le temps : la matière apparaît comme étant du domaine du présent, tandis que l’image (c’est-à-dire tout ce qui est porteur de significations potentielles) renvoie à la mémoire. Ici, l’objet est formé de deux blocs métalliques sans aucune signification ni intention de représentation. La partie symbolique est constituée par la lumière, et également par le face à face de deux miroirs qui, ainsi, ne réfléchissent rien : image du vide, mais peut-être aussi représentation de l’infini (il suffit qu’un insecte pénètre dans l’interstice pour qu’il se trouve démultiplié indéfiniment…). Mais, bien sûr, nous espérons que le regard du spectateur chargera cette proposition de beaucoup d’autres choses...