Dans la plupart des travaux de Charles Payan on trouve une constante : présentation simultanée de matière et d’images (de signes), qui renvoie à une question : quel rapport y a-t-il entre la matérialité d’une œuvre (plus généralement d’un objet) et sa perception ?
Un des paramètres significatifs de la matérialité d’un objet visuel est la distance entre signifiant et signifié. Un des paramètres significatifs de la perception est l’impression de temps ressentie. Il semble que ce dernier paramètre soit une fonction croissante du premier.
Cette relation, entr’aperçue confusément à travers des œuvres où se mêlaient figuration et matière, a été par la suite explorée plus systématiquement par un travail sur certains matériaux, et plus tard dans des installations.
Si dans sa peinture/sculpture il s’intéresse aux notions d’équilibre/déséquilibre, aux rapports de forces (attraction, répulsion, pesanteur…), ses installations, par la confrontation matière/image, sont principalement une interrogation sur le temps.